Un ado de 15 ans aujourd’hui est né en 94. Avant l’âge de 10 ans il a connu l’explosion
d’Internet, des téléphones portables et des lecteurs MP3. Chez lui, à l’école, chez ses amis, il a baigné dans les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Aujourd’hui il
regarde peu la télé, n’écoute pas la radio, ne lit pas la presse. En revanche, il regarde des vidéos sur Youtube et dailymotion, télécharge de la musique et des séries (légalement j’espère) et se
balade pendant des heures sur des forums, blogs, et grands sites de réseaux sociaux. Il a appris la disparition de Mickael Jackson sur Facebook et a vu pour la première fois le moon-walk sur
Youtube.
Cette génération est très différente de celle de nos parlementaires qui ont une moyenne d’âge de 56 ans et qui eux ont vu l’arrivée de la télé couleur, ont certainement eu un Bi-Bop et ont cru
que le Minitel marcherait. Entre ceux qui font nos lois et ceux qui réinventent les comportements sociaux, il y a aujourd’hui un véritable fossé qu’il nous faut combler, une véritable ‘fracture
numérique’.
Il y a évidemment toujours eu des changements, mais ces dernières années les choses semblent aller très vite. Partant de ce constat, la ‘Commission famille et éducation aux médias’ a rendu public
un rapport en octobre dernier qui recommande une vaste campagne d’éducation aux médias. Et quand on parle d’éducation, il ne s’agit pas seulement
d’éduquer les enfants, mais aussi et surtout d’éduquer ou rééduquer les parents qui se doivent d’être les premiers exemples d’une utilisation morale d’Internet, de comprendre les changements et
de transmettre les valeurs justes : ‘La commission a privilégié cette large approche de l’éducation aux médias, la seule capable de répondre aux
enjeux du développement des nouveaux médias. C’est aussi une approche qui responsabilise davantage les familles, parents et jeunes.’
Le rapport préconise la création d’une fondation dédiée à l’éducation aux médias et la mise en place d’une signalétique des contenus sur Internet, vous savez, comme pour les films -16, -18, … Il serait également possible de marquer les vidéos dont le contenu n’est pas adapté aux plus jeunes. L’angle d’attaque qui me semble le plus intéressant reste celui de l’éducation. Les signalétiques et autres ‘bridages’ du web paraissent compliqués à mettre en place et ne répondent pas au caractère universel d’Internet, espace de liberté internationale qu’il est important de préserver.
En illustration Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche qui, selon Nicolas Richoffer auteur de la photo, n’a pas besoin d’assistance devant un écran. Il parait que c’est plutôt rare que nos politiques maitrisent le clavier !